D’après Virabhadra, guerrier mythique et avatar de Shiva.
L’ORIGINE
Virabhadrasana (en Sanskrit : वीरभद्रासन ; IAST : Vīrabhadrāsana) contient ceci :
– Vira (वीर IAST : Vīra) signifie « héros, guerrier(e), celui/celle qui est courageu(se)x »
– Bhadra (भद्र IAST : Bhadra) « de bon augure, vertueux, celui/celle qui prospère »
– Asana (आसन IAST : āsana) « la posture »
Vīrabhadrāsana signifie donc « la posture du héros vertueux ».
LA NAISSANCE
Le Mythe de Virabhadra commence par une histoire d’amour…
Daksha était l’un des Prajapati, créatures divines nées de l’esprit de Brahma, Dieu créateur de l’univers, ce qui lui valait d’avoir une très haute opinion de lui-même.
Le jour où il vit sa fille Sati s’éprendre de Shiva, il fût submergé par la rage. Il était inconcevable toutefois de refuser la main de sa fille à ce Dieu tout puissant, qui vivait en marge de la société vêtu d’une peau de tigre, la peau enduite de cendres et les cheveux en broussailles.
Daksha organisa alors le plus grand sacrifice rituel de son époque, en l’honneur de Vishnu, négligeant délibérément d’inviter le Grand Shiva, avec pour motif de l’offenser.
Sati, horrifiée par l’insoutenable affront fomenté par son père, s’immola dans le feu sacrificiel.
À l’instant même où sa femme périt dans les flammes, Shiva entra dans une Fureur Divine et s’arracha un cheveu qu’il lança à l’endroit de la cérémonie.
Ainsi naquit Virabhadra, qui dans l’instant décapita tous les hôtes présents, à commencer par Daksha.
Les Dieux connurent la colère de Shiva, ainsi que sa grandeur. Tous se rendirent au Mont Kailash afin de s’incliner devant sa puissance. Apaisé, Shiva absorba l’énergie de Virabhadra qui cessa aussitôt le massacre.
Dashka fût finalement ramené à la vie par les Dieux, mais sa tête fût remplacée par celle d’une chèvre, celle-là même qu’il avait prévue d’offrir en sacrifice.
LA PORTÉE SYMBOLIQUE
Dashka a piétiné l’énergie de Shiva, et l’harmonie cosmique en fût menacée. Virabhadra a été créé afin de rétablir l’équilibre et l’ordre Divin.
Daksha représente l’égo, que Virabhadra détruit en lui tranchant la tête.
Car ce ne sont pas des têtes que le Yogi décapite, mais bien les chaînes de l’ignorance – avidyā, causes de la souffrance. C’est donc en lui-même que le yogi livre bataille.
L’épée tranche ici les attachements, les croyances, les conditionnements, les limitations.
La posture du guerrier représente notre capacité à nous défendre et nous battre pour nos valeurs, en allant puiser détermination, force et courage.
Ce guerrier d’ordre spirituel cherche à atteindre l’équilibre, et l’accomplissement.
L’ÉTAT D’ESPRIT
Avant d’étudier la posturologie, entrons dans l’esprit du guerrier : concentration, discipline, détermination, résistance, souplesse, un mental aiguisé… voici quelques unes des qualités du guerrier.
Dans la mythologie, Virabhadra prend la posture Vīrabhadrāsana II lorsqu’il repère sa cible qui n’est autre que Daksha. Le bras-avant est pointé vers son objectif. Sa concentration est intense, sa capacité à réagir et à se mouvoir prestement est déterminante.
Cette série de postures permet de développer l’ancrage et l’équilibre. L’attention est portée sur le bas du corps : répartition du poids, et stabilité. L’attitude du guerrier n’est pas dans la défiance, mais bien dans sa capacité à développer son aplomb, son assurance.
Cet enchaînement postural permet d’ouvrir Anāhata, le centre d’énergie subtil du cœur.
Le yogi conservera toujours son humilité, symbolisée par le genou avant amplement fléchi.
L’ENCHAINEMENT DES TROIS POSTURES
La posture du guerrier est une asana de base dans la grande famille posturale du yoga, que nous retrouvons notamment dans la salutation au soleil.
Maintenue un certain temps, elle génère un sentiment de chaleur conforme à tapas, « l’ardeur » du yoga.
Vīrabhadrāsana équilibre Manipura chakra, 3e roue d’énergie liée à l’élément feu, et raffermit l’endurance et la force physique, aussi bien que la force mentale.
Vīrabhadrāsana se décline en trois postures, dont la difficulté est croissante.
Vīrabhadrāsana I
Shiva se manifeste sur le champ de bataille. Il brandit son épée à deux mains au dessus de sa tête.
Cette posture contribue à renforcer un bon ancrage, prépare à l’action juste et stimule la confiance en soi. Le Yogi lève les bras vers plus grand que lui et ouvre sa poitrine dans une intention pure de don de soi, vers un intérêt qui dépasse le sien.
Vīrabhadrāsana II
Shiva repère sa cible : une main (ainsi que le regard – drishti) pointée dans sa direction, l’autre main brandissant l’épée à l’arrière de son corps.
Cette posture de Yoga issue des arts martiaux (tels que Kalaripayattu, cf article Kalarippayat), symbolise la concentration et la force de détermination, ainsi que la précision ultime du guerrier qui s’apprête à trancher.
Il s’agit d’une excellente asana pour les cuisses et les hanches.
Elle contribue également à déployer la cage thoracique, épanouissant la région du cœur.
Vīrabhadrāsana III
Cette posture représente Shiva décapitant l’ego de Daksha dans un mouvement souple et précis.
C’est une posture d’équilibre qui sollicite notre plus fine concentration, précision et rapidité. Il s’agit de cultiver une qualité de Présence afin d’y parvenir gracieusement.
« Le silence est l’art du guerrier pacifique, et la méditation est son épée.
Avec elle, tu tranches le voile de l’illusion et va au delà.
Mais comprend ceci : l’efficacité de l’épée dépend de celui qui la manie. »
🕉
« Où es-tu ?
Ici
Quelle heure est-il ?
Maintenant
Qui es-tu ?
Ce moment… »
Dan Millman, Le Guerrier Pacifique
Article écrit par Karen Cayuela, enseignante de yoga : le-yoga-de-karen.com
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