De la détente naît l’expansion.

La conscience ainsi dilatée,

Découvre, dans la lenteur végétale des profondeurs,

La sève de la Vie.

 

Ethymologie

La posture de relaxation complète en Yoga, communément appelée savasana, posture du cadavre peut également être traduite par «posture de l’eau».

En effet, le nom Sanskrit śavā signifie à la fois au masculin « cadavre, corps sans vie », et au genre neutre « eau ».

L’eau fait référence à l’illimité originel. Elle est un lieu de passage et de transformation.

Une fois parvenue au repos, l’eau se change en un miroir céleste.

yoga, posture du cadavre, savasana
Susannah Paterson

Les bienfaits de Savasana

Dans la posture de savasana , on donne de l’espace à l’immobilité : ne plus rien contrôler, ni la respiration, ni les muscles, ni les pensées. Le corps fond dans le sol jusqu’à « devenir le sol ». Savasana est méditation.

« Les flots, les vagues et la houle qui déferlent, fluant et refluant, ne sont-ils pas les innombrables mouvements du corps de l’eau éternellement même ?

La Lune brille sereinement dans le ciel, seule parmi les cieux et sur la terre entière ; mais lorsqu’elle se reflète dans la blancheur étincelante de la rosée du soir, qui scintille comme des perles semées sur la terre, combien nombreuses et merveilleuses sont ces images. Chacune d’entre elles, en sa spécificité, n’est-elle pas accomplie ? »

Sava évoque l’idée d’expansion, d’élargissement de l’espace interne, signe de la métamorphose de l’état de conscience.

Grâce à ce sentiment de dilatation, les limites s’élargissent… Tout se passe comme si l’énergie de vie traversait la peau, qui n’est dès lors plus ressentie comme une frontière.

Entrer dans cette posture, « devenir śavā », signifie se laisser glisser dans un état d’abandon suprême.

Cela permet de mourir à soi-même, afin de renaître différent : plus détaché, plus sage, plus fort.

Un « corps sans vie » abandonne tous les fardeaux portés par son existence.

Les rigidités de la pensée fondent comme neige au soleil.

Les tensions, les contractions, les peurs… Tout se relâche, se dilate, s’évapore.

Et dans l’acceptation d’un plein abandon, s’ouvre la possibilité d’un retour à une vie plus vaste.

Goûtons à savasana, la parfaite posture du « non-effort », celle de l’eau qui dort… où s’évanouissent tous les fardeaux.

Comme l’évoque avec poésie le philosophe Henry David Thoreau :

« La nature ne se hâte jamais ; ses révolutions suivent un cours régulier.

Le bourgeon se gonfle imperceptiblement, sans hâte ni désordre, comme si les courtes journées de l’automne étaient une éternité. »

Article écrit par Karen Cayuela, enseignante de yoga : le-yoga-de-karen.com

 

Laisser un commentaire