L’été indien est une période de prolongation estivale qui survient généralement début septembre et s’étire jusqu’au début du mois de novembre. Transition de l’été vers l’automne, cette arrière-saison est marquée par l’abondance des récoltes, la douceur de la lumière et la chaleur des couleurs dont se farde la nature.
L’apogée de l’été nous offre à la fois sa plénitude et la douceur poétique de son déclin. Le Ciel se replie doucement tandis que la Terre continue de s’épanouir. Ralentir, ressentir le mouvement descendant de la sève qui se retire, la plongée vers les profondeurs.
L’automne imminent refroidit progressivement l’atmosphère, raccourcit les journées, et souffle un vent messager qui nous prépare au cycle vata. L’humidité commence à charger l’atmosphère : bruine, rosée, averses, assouvissent les pores de la terre desséchée, délivrant l’envoûtant petrichor.
A chaque intersaison, l’énergie retourne au centre pour se régénérer – vers le bindu, le point de convergence, la graine, la semence, le bija.
« Les intersaisons sont des périodes favorables au bilan, à la réorientation et à la transformation »
BILAN
L’été Indien est relié à l’élément Terre, particulièrement influent aux intersaisons. Cet élément est associé à une faculté mentale : la pensée, ou la réflexion.
Le Centre (la convergence des points cardinaux), de par sa stabilité, est aussi nommé Terre. Ainsi l’énergie retourne au centre pour se régénérer. Les quatre éléments prennent naissance au cœur de la Terre. Ils se déploient, puis grâce à son énergie, retournent se transformer en son sein.
L’été Indien est donc une période favorable aux bilans. C’est un Temps intermédiaire qui offre de digérer les expériences de l’été qui vient de s’écouler avant de passer à la suite.
Inter-saison…
L’entre-deux, l’intervalle, le silence. Où comment se laisser inspirer par l’éternel instant présent.
L’assise méditative est une façon de « revenir à la maison », de se déposer à l’intérieur de soi. Pratiquée un quart d’heure par jour, celle-ci permet d’accroître stabilité et lucidité. Elle recentre et harmonise toutes les fonctions de l’être.
On peut s’asseoir sur une chaise ou sur un coussin de méditation. Ce qui importe est de bien soutenir son dos, sans rigidité. En effet, la posture a un retentissement direct sur l’état intérieur. Trop de tension stimule la pensée et nous coupe du corps. Trop de relâchement nous prive de la sensation puissante de la verticalité et nous conduit à la somnolence. Choisissez un support suffisamment haut pour permettre à vos genoux de toucher le sol. Détendez le visage, la nuque, fermez les yeux. La base est ferme, stable, et permet le branchement à la Terre. Le sommet est léger, connecté, en liaison avec le Ciel.
Dans cette contemplation sereine de l’activité mentale, vous remarquerez peut-être qu’il existe un intervalle entre deux pensées, un silence… entre inspire, et expire.
RÉORIENTATION
L’expression vocale liée à la Terre est le chant.
Les mantras s’avèrent précieux pour canaliser l’agitation du mental et insuffler une nouvelle énergie. Les vibrations émises par la voix harmonisent l’intégralité de l’être. Le son, partant de notre base, solidement ancrée, puise aux courants telluriques pour s’élever jusqu’au berceau du crâne, clé de voûte et porte du Ciel.
Il existe des lieux divins, des cathédrales végétales comme les forêts, où il sied parfaitement de laisser exprimer son chant en toute liberté.
Du reste, se connecter à la nature permet de lui porter une attention subtile, observer ses cycles et ses changements, afin de vivre à son rythme.
La nature clarifie l’esprit et nous invite à vivre le moment présent, à mettre de l’ordre dans notre monde intérieur, établir des priorités vers une réorientation intérieure claire. Les marches méditatives de plein air procurent une force et un recentrage prodigieux.
Prenez quelques instants chaque jour pour faire le vide, et songez à vos accomplissements de ces derniers mois. Sentez-vous pleinement reconnaissant de ce qui a été, en joie d’accueillir ce qui vient, serein avec ce qui « est ».
Afin de ne pas vous laisser surprendre par cette transition vers le changement de saison, vous pouvez commencer à écrire un journal. Écrire à la main est extrêmement apaisant pour l’esprit ; cela appelle à ralentir.
TRANSFORMATION
L’intersaison est également un temps de transformation où soutenir l’énergie de la digestion (sur tous les plans : mental, physique, émotionnel et vibratoire) est essentiel.
Intégrer le changement et la transformation – s’auto-régénérer – nourrir sa Terre intérieure.
Les intersaisons sont particulièrement indiquées pour faire une mono-diète afin de nettoyer l’organisme et optimiser ses défenses immunitaires.
La fameuse cure de raisin en septembre est considérée comme la mono-diète la plus nettoyante. Le raisin étant astringent, il agit sur nos principaux organes d’élimination qui sont : reins, foie, intestins, qu’il vient stimuler dans leur travail. Grâce à son action dépurative, il nettoie le sang et la lymphe. Très riche en vitamines et oligoéléments, ses propriétés nutritives favorisent le bon fonctionnement de notre organisme, tout en l’aidant à se débarrasser de ses toxines.
Puis l’on enrichira notre assiette avec des légumes racines et des aliments de teinte jaune, la couleur de cette saison, qui signale une grande richesse en vitamines. On se régalera avec les derniers abricots, les dernières pêches, les derniers melons, les poivrons, les premiers potimarrons et les butternuts à chair orangée. Il convient également de consommer tous les légumes qui poussent en terre : carottes, oignons, navets, poireaux… ou à sa surface : citrouilles, potimarrons. Ces légumes possèdent toutes les qualités propres à notre enracinement.
Pour finir, en automne l’énergie amorce une concentration, aussi pouvons-nous revenir à une cuisson des aliments plus longue : cuisson lente, à l’étouffée ou au four.
UNE PRATIQUE DE YOGA ADAPTÉE
L’été Indien est donc un temps de recherche d’équilibre et de sérénité, sur le tapis comme dans la vie.
Le Yoga « doux » est excellent pour détendre et assouplir le corps en profondeur. Les postures sont tenues plusieurs minutes de manière à favoriser la méditation et laisser le souffle s’installer tout naturellement. Une pratique simple, humble, qui rassemble, plus profondément.
Si l’on applique les principes de l’élément Terre à notre pratique de yoga, on focalisera sur le développement de la stabilité dans le corps, le travail d’un centre fort. On favorisera des postures qui permettent de se sentir ancré, enraciné. La posture de la montagne (Tadasana) ou celle de l’arbre (Vrikshasana) apportent stabilité, fermeté, et un enracinement inamovible. Les postures d’appui, d’équilibre, les flexions et les torsions, sont en cette saison tout indiquées.
Exercice de visualisation : l’enracinement, la « prise de Terre ».
La base, le fondement et ses racines. Un enracinement solide qui mène à la confiance ; la confiance, qui est à la base de tout.
RITUEL de BIEN-ÊTRE pour l’intersaison
Quoi de plus délectable qu’un bain de pied au gros sel pour nettoyer vos racines.
Outre que le sel est excellent pour nettoyer le champ énergétique du corps, laver et honorer vos pieds permet de prendre soin de vos racines et de purifier vos appuis de toute négativité. Ceci afin d’établir de solides fondations.
Un moment pour soi 🙏
Dans une bassine d’eau tiède, vous saupoudrerez quelques pincées de gros sel de l’Himalaya, quelques pétales de fleurs séchées, et quelques gouttes d’huile végétale délicatement parfumée. Un encens agréable qui embaume la pièce, une douce mélodie… et le tour est joué.
A réaliser chaque fois que vous vous sentez déraciné.
****
Article écrit par Karen Cayuela, enseignante de yoga : le-yoga-de-karen.com
Découvrez ses évènements à venir sur le yoga de karen
Vous devez vous connecter pour publier un commentaire.